Explication des textes

Un article de Dreamologie.

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Sommaire

Pull Me Under

Paroles de Kevin Moore

Alors là, ça commence mal, car vous expliquer cette chanson en français est à peine possible. En effet, il existe un lien très très étroit entre Pull me Under et Hamlet de Shakespeare, et pour vous le montrer je vais être obligé de citer Shakespeare, mais en anglais, car sinon le lien ne serait plus évident. Désolé pour les non-anglophones... (en gras apparaissent les mots communs à Hamlet et Pull me Under, comme ça même ceux qui ne comprennent pas l'anglais voient un peu (hmm) le rapport...) Avant toute chose, ces paroles ne sont pas sur Hamlet en tant qu'oeuvre, mais sur ce dont quoi Hamlet traite, son thème, ses idées... Le Prince Hamlet a juré de venger le Roi, son père assassiné par Claudius, ce dernier ayant épousé la mère d'Hamlet, et ainsi devenu roi. Le fameux monologue d'Hamlet, passage dans lequel est détaillé le conflit dans son esprit, et le second couplet de Pull me Under coïncident presque dans les moindres détails !


Lost in the sky
Clouds roll by and I roll with them

KING CLAUDIUS (to Hamlet) How is it that the clouds still hang on you ?


Arrows fly
Seas increase and then fall again


HAMLET :
To be, or not to be : that is the question (Oh ! Mais ça m'dit quelqu'chose .!)
Whether 'tis nobler in the mind to suffer
The slings and arrows of outrageous fortune,
Or to take arms against a sea of troubles,
And by opposing end them ? To die : to sleep ;
etc, etc


This world is spinning around me
This world is spinning without me
Every day sends future to past
Every breath leaves me one less to my last

J'aime bien cette phrase : Chaque jour transforme le futur en passé/Chaque souffle m'en laisse un de moins jusqu'à mon dernier (profond non ?)


Watch the sparrow falling
Gives new meaning to it all
If not today nor yet tomorrow then some other day


HAMLET :
Not a whit, we defy augury : there's a special
providence in the fall of a sparrow.
If it be now, 'tis not to come ; If it be not to come, it will be now;
It it be not now, yet it will come : the readiness is all :
since no man has aught of what he leaves, what is't to leave betimes?
(C'est pas des fautes, c'est du vieil anglais !)


I'll take seven lives for one

Il y a sept morts dans Hamlet.


And then my only father's son
As sure as I did ever love him
I am not afraid


Ghost :
I am thy father's spirit,
Doom'd for a certain term to walk the night,
And for the day confined to fast in fires,
Till the foul crimes done in my days of nature
Are burnt and purged away. But that I am forbid
(etc)
But this eternal blazon must not be
To ears of flesh and blood. List, list, O, list I
lt thou didst ever thy dear father love


HAMLET : O God !
Ghost :Revenge his foul and most unnaturaI murder.
HAMLET : Murder!
Ghost :
Murder most foul, as in the best it is :
But this most foul, strange and unnatural.


HAMLET :
Haste me to know't, that I, with wings as swift
As meditation or the thoughts of love,
May sweep to my revenge
(blablabli blablabla)


HAMLET :
Now I am alone.
(patati et patata)
O, vengeance !
Why, what an ass am I ! This is most brave,
That I, the son of a dear father murder'd
(trois p'tits tours et puis s'en va)


This world is spinning around me
The whole world keeps spinning around me
All life is future to past
Every breath leaves me one less to my last

Pull me under,Pull me under
Pull me under I'm not afraid
All that I feel is honor and spite
All I can do is to set it right


HAMLET :
Rest, rest, perturbed spirit !(They swear)
So, gentlemen,
With all my love I do commend me to
(etc)
The time is out of joint : O cursed spite,
That ever I was born to set it right !
When honour's at the stake. How stand I then,
They have a father kiIl'd, a mother stain'd,
Excitements of my reason and my bIood,
(etc)


Dust fills my eyes
Clouds roll by and I roll with them
Centuries cry
Orders fly and then fall again
This world is spinning inside me
The whole world is spinning inside of me
Every day sends future to past
Every step brings me closer to my last


J'aime bien cette phrase : Chaque jour transforme le futur en Passé/Chaque pas me rapproche de mon dernier
(profond non ?) (encore !)


Pull me under,Pull me under
Pull me under I'm not afraid
Living my life too much in the sun
Only until your will is done


HAMLET :
Not so, my lord : I am too much in the sun.
(répondant a Claudius au début de la chanson, à propos des nuages)


Oh that this too
Too solid flesh
Would melt


(Alors là Ils se sont pas foulés !)
HAMLET :
O, that this too too solid flesh would melt
Thaw and resoIve itself into a dew !


Take The Time

Paroles de Dream Theater

A l'origine, les Dream ont écrit cette chanson à propos de tout ce qu'ils avaient vécu lors des trois années séparant When Dream And Day Unite et Images And Words : leur recherche d'un chanteur, d'un label et d'un management, toutes leurs frustrations, etc. Alors, ils ont découpé la chanson en plusieurs parties et se donnèrent chacun un rôle (untel fait le premier couplet, un autre le second, etc), puis ils ont mis leurs idées en commun et ont écrit le refrain tous ensemble. C' est une manière de procéder très originale, qu'ils n'ont d'ailleurs jamais réutilisée (il est certes vrai que niveau texte, Take the Time est loin de ce que peuvent écrire individuellement Petrucci, Moore (R.I.P.) et même Myung. Dans Grab That Feel (Oh pardon, Take the Time), le message n'est autre que ce que la chanson dit mot à mot (c'est Portnoy qui l'avoue !). Tu peux trouver tout ce dont tu as besoin en toi si tu en prends le temps ... Toutefois, une partie de la chanson me unbroken spirit, obscured and disquiet... must turn to hope) semble fortement inspirée par le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien. Et devinez un peu qui avait le rôle d'écrire ce passage en question... John Petrucci (c'est franchement pas surprenant.. il est fort ce Petrucci!). Il est à noter que le sample au milieu du morceau est de l'italien (sans blague !) et est tiré du film Cinema Paradiso. Il est transcrit ainsi dans la vidéo du morceau : " Adesso che ho perso la vista, ci vedo meglio e di piu .. ", ce qui veut dire " Maintenant que je suis aveugle, j'y vois encore mieux ". Or, il semblerait que la phrase dise en fait ceci : " Ora che ho perso la vista, ci vedo di piu ", qui veut dire " Depuis que j'ai perdu la vue, j'y vois mieux " (la différence est flagrante, et méritait bien d'être mentionnée...). Bref, c'est ce que chante James juste avant ce passage : "I can see much clearer now I'm blind" (c' est Kevin qui a écrit cette section des paroles).


6:00

Paroles de Kevin Moore

Il n'y a rien à rajouter à l'explication qu'en donne les membres de DT si ce n'est un détail. Un type se retrouve un jour dans une situation dans laquelle il ne voulait pas se retrouver. Il veut s'en sortir à tout prix, et même si cela implique qu'il doit tout abandonner, il est prêt à le faire. Comme par exemple quitter DREAM THEATER.. Alors, autobiographique ? Je suis presque sûr que oui ! Cette chanson n'est autre que l'illustration de l'état d'esprit de Kevin alors qu'il pense à quitter le groupe... Vu sous cette angle, cette chanson prend une toute autre dimension, surtout lorsque l'on sait qu'il a quasiment composé cette chanson tout seul. Je sais pas vous, mais moi ça me laisse comme un malaise. C' est un peu comme une sorte de testament qu'aurait laissé Kevin. Le plus bizarre est que jamais je n'ai vu les membres de DT interpréter cette chanson ainsi... Vous vous rappelez, dans un précédent numéro de Your Majesty, je vous avez gratifié des textes des samples d' Awake... Et bien ceux de 6:00 proviennent du film de John Huston The Dead, tiré de la nouvelle de James Joice du même Dom, dernière partie de ses Dubliners, et qui est franchement ennuyeuse à mourir . L'histoire est celle d'un homme, Gabriel, qui se retrouve comme chaque année au dîner de famille de Noël Mais il se rend compte que tout ceci n'est que latitude, qu'ils ne sont pas retrouvé par envie, mais par habitude, par coutume. Ils ne se voient que parce que c'est Noël, et pas parce qu'ils en ont envie, loin de là. C'est un peu le sens que DT donne à cette chanson. Voici ce que dit le texte tiré du livre (une fois de plus en anglais...) :

"No, continued Aunt Kate, she wouldn' t be said or led by anyone, slaving there in that choir night and day, night and day . Six o'clock on Christmas Morning ! And all for what ?
- Well isn't it for the honour of God, Aunt Kate ? asked Mary Jane , twisting round on the piano-stool and smiling. Aunt Kate turned fiercely on her niece and said:
- I know all about the honour of God, Mary Jane, but I think it's not at all honourable for the pope to turn out the women out of the choirs that have slaved there alll their lives and put little whipper-snappers of boys over their heads. I suppose it is for the good of the Church if the pope does it. But it's not just, Mary Jane, and it's not right. "


The Killing Hand

Paroles Petrucci

Rares sont ceux d'entre vous qui ont bien pût réussir à lire les magnifiques paroles de cette superbe chanson, et pour cause, elles sont très difficilement lisibles sur le livret de When Dream & Day Unite (et ce ne sont d'ailleurs pas les seules). Voici une des interprétations possibles : après une guerre, le personnage se retrouve devant un mur où sont gravés les noms des soldats morts aux combats et se demande qui a bien pu causer cela, toutes ces atrocités et tous ces morts. Mais il réalise alors que c' est lui la cause de tout, " The Killing Hand ", " La main meurtrière ". Alors, il voit un autre nom apparaître sur le mur... le sien (gloups !). Ça fait peur ! On dirait du Rod Sterling... En ce qui concerne le fameux mur, c' est très certainement le Memorial à Washington, la chanson ayant alors un rapport avec la guerre du Viet Nâm, et ses milliers de morts qui a fortement marqué l'Amérique.


The March Of The Tyrant

Paroles Petrucci

Cette chanson figure sur la démo de MAJESTY et me paraît intéressante dans le sens où elle confirme l'énorme influence de la littérature sur les paroles de Petrucci, même étant petit. En effet, il n'est pas difficile de comprendre la référence à Dune de Frank Herbert, la plus grande épopée de science fiction jamais écrite à ce jour. Dès la première phrase, c'est clair comme de l'eau de roche . "The God of Emperor deliverer of rakis ", comprendre plutôt " The God Emperor deliverer of Arrakis"... L'Empereur Dieu libérateur d' Arrakis. Arrakis est l' autre nom de la planète Dune, troisième planète de Canopus (le saviez vous ? ARRAKEEN est le nom de la premiére colonie d' Arrakis), et l'Empereur Dieu de Dune est même carrément le nom d'un des épisode du Cycle de Dune (cinquième tome) et le nom du Tyran Léto II, fils de Paul Atréides (Muad' Dib). C'est une sorte de mutant immortel (d'où son nom d'Empereur DIEU), mi-homme mi-vers des sables, qui domine Arrakis (devenue Rakkis) en tyran afin, selon lui, de sauver l'humanité. Bref, je ne saurais trop vous conseiller non pas de lire le livre qui est incroyablement long et pas toujours facile à lire, mais de voir le film réalisé par David Lynch (avec Sting), et dont la superbe musique est signé par TOTO... Un vrai chef d'oeuvre (pas la musique, le film! Quoique la musique aussi est pas mal !).


Space Dye Vest / Erotomania

Paroles et Musique de Kevin Moore

Je ne reviendrais pas sur le sens de cette chanson que vous avez tous lu un million de fois (que Kevin est tombé amoureux d'une fille en photo sur un magazine qui posait pour un vêtement appelé Space Dye Vest...), mais sur l'origine des samples et par là même de la musique (vous allez comprendre...). Le passage samplé suivant : "...he's the sort who can't know anyone intimately, least of all a woman. He doesn't know what a woman is. He wants you for a possession, something to look at, like a painting or an ivory box. Something to own and to display. He doesn't want you to be real, or to think, or to live. He doesn't love you. But I love you. I want you to have your own thoughts and ideas and feelings, even when I hold you in my arms...it's ourlast chance"est tiré du film A Room with a View. Ces lignes sont la réplique du personnage joué par Julian Sand, George Emerson. Dans cette scène pivot, il essaye de convaincre Lucy Honeychurch, jouée par Helena Bonham-Carter, qui est fiancée à un autre, qu'elle est en train de commettre une terrible erreur et qu'elle devrait plutôt partir avec lui. Et ce qu'il y a de très très intéressant avec ce film est que Kevin a basé la plupart de la chanson autour d'une progression d'accords qui est celle de la musique du film ! Elle n'apparaît que peu de fois et de manière très courte, mais c' est exactement la même progression que Kevin a utilisé pour Space Dye Vest ! ! !
Bon, et tant que j'y suis, le passage : "Some people gave advice before about facing the facts, about facing reality. And this is, this without a doubt, is bis biggest challenge ever. He's going to bave to face it. You're gonna have to try, he's gonna have to try and, uh, and, and, and get some help here. I mean, you know, now no one can say they know how he feels..."fût dite par un commentateur TV durant la poursuite par la police de O.J Simpson. (...)
Pourquoi ai-je relié cette chanson à Erotomania ? Et bien selon un étudiant en psychologie (où quelque chose dans le style), l'érotomanie, c'est ça ! Tomber amoureux de quelqu'un d'inaccessible. Nous l'avons vécu un jour. Combien de filles sont amoureuses de Kurt Russel, Val Kilmer, Tom Cruise, Patriiick Bruel, Roch Voisine, Pierre Richard... ? Combien de garçons craquent pour Cyndy, Claudia, Naomi, Linda, Mylène, Maïté ... ?


Caught In A Web / The Mirror / Lie

Paroles et musique de John Petrucci et James LaBrie pour Caught in a Web, de Mike Portnoy pour The Mirror, de Kevin Moore pour Lie

Les thèmes de ces trois morceaux étants très proches, je pense qu'il est possible de les grouper. Dans tous les cas, c'est de désillusion qu'il est question, de mensonges, de fausses apparences, d'hypocrisie et de trahison, de malhonnêteté... " Je t'ai fait confiance, tu prétendais être mon ami, mais tu me laisse tomber quand j'ai le plus besoin de toi. Regarde toi dans le miroir, pourquoi m'avoir fait croire à ton amitié ? Comment pourrais-je croire en quelqu'un après ce que tu m'as fait ? J'essayais de plaire à un maximum de gens, à tous sauf à ceux qui comptaient le plus, je me suis laissé berner par les apparences, j'accordais plus d'importance à ceux qui paraissaient bon qu'à ceux qui l'étaient vraiment. Maintenant je m'en rend compte, je suis seul au pied du mur. Tout le monde se ment à travers les apparences, mais moi je veux vivre ma vie comme j'en ai envie, pas comme ce que la société attends de moi. J'en ai marre de tout ce conformisme qui m'oblige à faire ceci où cela, laissez moi vivre ! Il y a tellement de mensonge dans le monde actuel qu'il faut arrêter de juger les gens sur leurs apparences. Ces apparences ne sont que des masques qui étouffent la vérité. " Tout ceci se tient (non ?), et n'est autre que le regroupement des paroles des trois chansons, un mélange de leurs thèmes. Il est donc évident que ces thèmes sont impliqués les uns avec les autres. Ce qu'il y a de très curieux, c'est qu'ils proviennent de 4 individus différents, et que pourtant ils partagent la même vision du monde, une vision très pessimiste, basée sur l'illusion. Pour ce qui est des samples (encore !), voici l' origine de ceux de The Mirror. La voix de femme est celle de Mary Bette Hure, dans le film Lightsleeper de Paul Schrader, datant de 1992 (dans ce film figurent aussi Willem Dafoe et Susan Sarandon). Quant à la voix d'homme, c'est Jeremy lron dans Damage de Louis Male, également de 1992. (Jeremy lrons dans Damage) . The feeling that I haven't behaved as I should. You know, what you were saying in Hartley about passion... You were right. I was distanted.I know I was. (Mary Bette Hure dans Lightsleeper) Everything you need is around you, the only danger is inside you. (Jeremy lrons dans Damage) You see,I thought you could control life. But it's not like that...There are things you... There are things you can't control. L'homme et la femme qui disent " What are you doing " après le premier couplet (" My self control escapes from me still... ") sont Robert DeNiro et Meryl Streep (rien que ça !) dans le film Falling in Love. Quant aux mots Temptation, SelfControl, Hypocrite, Resistance, c'est... c'est... ben, c'est Mike !


Conclusion

Pour conclure, voici vaguement mon impression très simplifiée sur le style de chacun des auteurs qui composent DREAM THEATER.

Mike Portnoy : C'est sans doute celui dont le style est le plus simple, ce qui ne veut absolument pas dire qu'il est moins bon que les autres. Disons que ses paroles sont moins imagées, plus simple à comprendre, mais tout aussi profondes, souvent en partie autobiographiques.

John Petrucci : Il est vraisemblablement très inspiré par la littérature ! Il semble connaître énormément de choses à ce sujet. C'est impressionnant . Comment peut-il trouver le temps pour travailler son instrument, composer, et lire autant ?! Son style est très compliqué et on ne comprend pas toujours ce qu'il veut dire!

Kevin Moore : Il possède également une culture littéraire importante. Il semble être de loin le plus religieux du groupe, les allusions au christianisme étant chez lui extrêmement marquées !

John Myung : C' est un poète. Ses paroles sont assez fortes, pas toujours compréhensibles, pleines d'émotions. J'ai préféré ne pas analyser ses textes car la poésie ne s'explique pas. Enfin c'est mon avis... et d'ailleurs ça m'arrange parce qu'alors... !