Frameshift - Unweaving The Rainbow

Un article de Dreamologie.

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Unweaving The Rainbow

Frameshift



Type : Side-project

Support : CD

Nombre : 1

Année de Parution : 2003

Provenance : USA

Référence : ProgRock Records

Membre(s) du Groupe :

James LaBrie

Producteur : Henning Pauly


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Si on vous dit que cet album est un concept traitant des idéologies de Richard Dawkins (un scientifique célèbre pour ses livres traitant de la théorie de l'évolution), que c'est un pavé de presque 80 minutes et qu'il a été dirigé par un illustre inconnu, Henning Pauly, vous vous dites quoi ? Non, ne passez pas à côté de l'album ! Lisez donc la suite... L'album commence par une courte introduction avec James chantant de façon douce et sereine, juste accompagné d'une guitare sèche. Cette simplicité sera un fil conducteur que l'on retrouve tout le long de l'album, où de nombreux passages dépouillés dégagent la même grâce et la même force tranquille.

Les choses sérieuses commencent avec l'imparable "The Gene Machine", premier titre au tempo assez enlevé, mêlant judicieusement guitare électrique et sons électroniques conférant à l'ensemble une touche assez "futuriste" franchement étonnante, mais réussie, dans l'esprit d'Ozric Tentacles, par exemple. Ce titre donne d'ailleurs un bon "résumé" de l'esprit de l'album : on ne peut pas souvent parler de riff percutant ou mémorisable, mais de "fond sonore" destiné à mettre James en valeur, et ceci n'est nullement péjoratif.

En effet, tout est fait pour que le chant soit la partie émergée de l'iceberg, mais cela ne signifie nullement que la musique n'est pas recherchée, au contraire. Les sons sont très fouillés, les instruments variés (orgue, banjo, guitare Warr, stick Chapman, saxophone...), des thèmes puissants sont là, et les arrangements et orchestrations sont époustouflants. En quelques mots, on arrive donc à un rapprochement avec de la musique de film. Oui, on pourrait donc comparer - grossièrement - Unweaving The Rainbow à de la musique de film chantée.

La prouesse a consisté à écrire des mélodies vocales percutantes et c'est James qui s'en est quasiment exclusivement chargé. Le Canadien prouve une fois de plus que lorsqu'on lui laisse les commandes du chant, il est d'une créativité confondante. Non content de nous filer des frissons avec des titres mélancoliques comme "La Mer" ou "Walking Through Genetic Space", James arrive à nous aligner un chant quasiment rap sur "Spiders" et une agressivité torturée démente sur "Arms Races", en toute cohérence. Et encore, ce n'est pas le plus impressionnant... Henning Pauly a réussi, comme il l'avait annoncé avant l'enregistrement du disque, à faire chanter James a capella et en canon, avec un résultat proche d'un opéra rock : impressionnant, bluffant, et parfaitement intégré au reste.

Pour toutes ces raisons, on ne peut pas facilement comparer la musique de Frameshift à des groupes connus, cela serait donner une idée déformée du disque. Nous ne sommes clairement pas, en tout cas, dans le registre du rock progressif. Frameshift emprunte à bien trop de genres à la fois pour être catégorisé rigoureusement. C'est pour ça qu'il faut d'ailleurs de nombreuses écoutes avant d'apprécier pleinement les richesses de cet album, qui peut paraître, de prime abord, anodin par moments.

Il n'y pas beaucoup de "défauts" que l'on peut montrer du doigt. La batterie est légèrement en retrait et sonne parfois un poil rigide ou "machine", mais cela est sans doute voulu. Le son n'est pas ultra-puissant, mais même les titres un peu plus "hard" ne sont pas destinés à sonner très heavy, afin de garder une cohérence avec l'ambiance générale du disque. Le mix est pour sa part très limpide et ce n'est pas la moindre des réussites du disque. Henning Pauly est d'ailleurs celui qui s'est chargé du mixage, en plus de la composition de la musique et de l'enregistrement.

Ce jeune talent complet de 28 ans vient donc de percer d'une belle façon, d'autant que la présence de James lui donnera une publicité à propos (et méritée). On va donc suivre de près ce musicien hors normes. Quant à James, il signe sa plus belle et plus complète performance vocale à ce jour, et le chanteur de Dream Theater peut se targuer d'être vraisemblablement le chanteur venant du "hard rock" ayant le plus d'ouverture et également le plus de capacités en dehors du registre habituel des chanteurs "metal". Impressionnant.

Sébastien Demay


Sommaire

Musiciens

  • James LaBrie : chant
  • Henning Pauly: guitares, basse, synthétiseur, piano, B3, Warr guitar, banjo, percussions, loop programming, orchestration, prise de son et mix
  • Eddie Marvin: batterie
  • Nik Guadagnoli: basse et guitares additionnelles, stick Chapman

Tracklisting

  1. Above the Grass - Part I
  2. The Gene Machine
  3. Spiders
  4. River out of Eden
  5. Message from the Mountain
  6. Your Eyes
  7. La Mer
  8. Nice Guys Finish First
  9. Arms Races
  10. Origins and Miracles
  11. Off the Ground
  12. Walking through Genetic Space
  13. Cultural Genetics
  14. Bats
  15. Above the Grass - Part II


Version Promo européenne

Image:FrameshiftPromo.jpg



Autres Versions éditées