Dream Theater

Un article de Dreamologie.

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Sommaire

L'époque "Majesty"

L'histoire de Dream Theater commence en Septembre 1985, lorsque John Myung (basse) et John Petrucci (guitare) rencontrent Mike Portnoy (batterie). Ils sont alors âgés de 18 ans et tous les trois étudiants à la fameuse Berklee School of Music, une des plus célèbres écoles de musique des USA, plutôt orientée vers le jazz. John Myung, qui a commencé son apprentissage de la musique par la pratique du violon pour se mettre à la basse à l'adolescence, et John Petrucci sont deux amis d'enfance, vivant dans le même quartier de Long Island. Ils partagent un goût certain, à l'inverse de la plupart de leurs collègues de la Berklee School of Music, pour le heavy metal et notamment pour Iron Maiden. C'est pour cette raison qu'ils remarquent Mike Portnoy en plein travail dans une salle de répétition, affichant un superbe t-shirt de Talas (groupe du mythique bassiste Billy Sheehan) et pratiquant tel un forcené des exercices de rythmiques très travaillées. Comme eux, Mike se démarque des autres élèves par ses cheveux longs et son attirance pour les musiques musclées. La conversation s'entame facilement et notre trio ainsi constitué décide de monter un groupe. Ils se mettent à composer et répètent tous les jours. Lorsqu'ils reviennent à Long Island pour les vacances de Noël, ils enrôlent Kevin Moore. Ce dernier avait déjà joué avec John Myung et John Petrucci au lycée, mais avait choisi d'effectuer son apprentissage dans une autre école de musique, la Fredonia School of Music. Il ne reste maintenant plus qu'à trouver un chanteur. C'est chose faite en Mars 1986, lorsqu'ils sont rejoints par Chris Collins. Le groupe s'appellera MAJESTY. Dans le courant de l'année, il enregistre une première démo 6 titres, en 4 pistes ! Les bases du style unique du groupe sont posées : musique technique, mélodique, avec de nombreux breaks et une volonté d'aller toujours plus loin, de repousser les limites techniques et les approches conventionnelles et basiques. Les 1000 exemplaires de cette démo se vendent rapidement, les premiers concerts arrivent, au cours desquels le groupe interprète les titres de la démo ainsi qu'une reprise de RAINBOW ("Gates of Babylon") et des nouvelles compositions. Cela marche tellement bien pour eux qu'ils ne retourneront plus à l'école en Septembre. Malheureusement, ils se séparent de Chris Collins en novembre de la même année.

De gauche à droite: Chris Collins, Kevin Moore, Mike Portnoy, John Myung et John Petrucci.
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De gauche à droite: Chris Collins, Kevin Moore, Mike Portnoy, John Myung et John Petrucci.

Durant presque un an, ils auditionnent une centaine de chanteurs, avant de finalement tomber sur Charlie Dominici en Octobre 1987. Majesty a mis à profit cette période pour composer de nouveaux titres, comme The Ones Who Help To Set The Sun. L'arrivée de Charlie va leur permettre de travailler les textes et surtout les parties vocales de tous les instrumentaux dont ils disposent.

De gauche à droite: Kevin Moore, John Petrucci, John Myung, Mike Portnoy et Charlie Dominici.
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De gauche à droite: Kevin Moore, John Petrucci, John Myung, Mike Portnoy et Charlie Dominici.

Début 1988, leur démo atterrit sur le bureau de Steve Sinclair, le boss de Mechanic / MCA Records. Ce dernier convoque alors aussitôt son état-major pour aller assister à une répétition de Majesty à Long Island. Au bout d'une minute, les regards se croisent et Mechanic propose de signer un contrat. Sans perdre de temps, Mechanic les envoie en studio en Pennsylvanie, avec comme producteur Terry Date, qui avait alors officié pour Metal Church et Fifth Anjel (et qui produira plus tard Pantera). When Dream And Day Unite sera enregistré en quatre semaines durant l'été 1988. Deux des titres de l'album seront remixés par Terry Brown, le producteur de RUSH entre 1974 et 1983: Status Seeker et Afterlife. Ils feront l'objet de singles promotionnels. Juste avant de lancer le disque sur le marché, nos compères s'aperçoivent que le nom Majesty est la propriété d'un groupe de jazz et qu'il leur faut donc en changer. Après quelques idées, dont Glasser, c'est finalement le père de Mike Portnoy qui propose Dream Theater, du nom d'un cinéma qu'il connaissait. Ce nom fait l'unanimité. Pour l'anecdote, on peut noter qu'il existe des documents représentant la pochette du premier album avec le nom Majesty au lieu de Dream Theater, preuve que ce changement de nom est vraiment intervenu à la dernière minute. De plus, le symbole que le groupe avait choisi, celui de Mary Reine d'Ecosse, représente bien un M et non un D ou un T...

L'époque "When Dream And Day Unite"

C'est donc le 6 Mars 1989 que sort When Dream And Day Unite. Acclamé par la presse, notamment anglaise (les choses ont bien changé depuis...) avec Kerrang qui fera une critique plus qu'élogieuse, l'album se vend plutôt bien malgré une mauvaise distribution européenne. Suite à des changements de personnel et de politique, Mechanic n'assure aucun travail de promotion et libère Dream Theater de ses obligations contractuelles. Charlie Dominici, d'un commun accord avec les musiciens, quitte le groupe à la fin de l'année 1989. Charlie était beaucoup plus âgé que les autres et montrait quelques limites techniques, notamment en concert. Il est vrai que les parties vocales de "Metropolis Part.I" de l'époque sont loin d'arriver à la cheville de celles que l'on connait.

De gauche à droite: John Petrucci, John Myung, Charlie Dominici , Mike, Portnoy, Kevin Moore
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De gauche à droite: John Petrucci, John Myung, Charlie Dominici , Mike, Portnoy, Kevin Moore


La période qui s'ensuit est sans conteste la plus difficile que Dream Theater ait jamais traversée. Pendant un an, le groupe va chercher la perle rare, le chanteur de leurs rêves, tout en continuant à répéter, composer, donner quelques concerts instrumentaux (c'est de cette période que date leur goût pour les reprises et les medleys), tout en ayant des petits boulots pour survivre... Ils auditionnent environ 200 prétendants, dont John Arch, juste parti de Fates Warning, mais aucun ne convient et cela devient désespérant. C'est de cette époque que datent les morceaux comme A Change Of Seasons, Take The Time ou encore Learning To Live. Enfin, en Novembre 1990, leur management est contacté par un label Canadien qui leur dit en substance "Nous avons un chanteur qui va enregistrer un album solo pour nous et qui n'a pas de groupe, et vous avez ce groupe, Dream Theater, qui cherche un chanteur. Peut-être pourrions nous organiser une rencontre ?" C'est ainsi que James LaBrie, de nationalité canadienne et ex-chanteur de Winter Rose (groupe dans lequel il a pris la succession de Sebastian Bach, parti former Skid Row), se retrouve dans un avion qui l'emmène vers New-York. L'audition se passe bien et de part et d'autre, on sent que l'alchimie fonctionne, que le puzzle vient de se reconstituer. James LaBrie est retenu.

L'époque "Images And Words"

1991: le groupe est maintenant prêt pour se lancer à la conquête des maisons de disques. Il enregistre un certain nombre de démos, mais il ne faudra pas longtemps pour que Derek Oliver, de ATCO / WARNER décide de les signer. D'Octobre à Décembre, c'est l'enregistrement du myhtique Images And Words sous la houlette de David Prater. Il était initialement prévu que A Change Of Seasons (20 minutes) figure sur cet album, mais le label a jugé non commercial d'inclure ce morceau qui aurait pris une part trop prépondérante sur l'album. Images And Words sort en Juin 1992. Quelques mois plus tard, le premier single de l'album, Pull Me Under, se retrouve programmé sur toutes les radios et le clip passe en rotation intensive sur MTV. Les ventes de l'album décollent pour dépasser les 350 000 exemplaires aux USA. La tournée, plutôt les tournées intensives (3 tournées aux USA, deux en Europe et deux au Japon) pendant plus d'un an vont finir d'asseoir la réputation du groupe. Il donne au total plus de 200 concerts en 13 mois. La première visite en France a lieu le 13 Avril 1993 à La Locomotive à Paris. Les spectateurs présents s'en souviennent encore ! C'est quelques jours plus tard, à Londres, au mythique Marquee Club, que sera enregistré leur Live At The Marquee qui sortira en Septembre 1993. Dream Theater séduit les amateurs de heavy metal, de progressif mais aussi les musiciens pas forcément versés dans ces genres musicaux. En effet, la technique époustouflante des membres de Dream Theater est reconnue de tous. John Petrucci sera d'ailleurs élu meilleur guitariste de l'année par le magazine américain Guitar Player, tandis que Mike Portnoy raflera la palme du meilleur batteur de rock. En France, Images And Words se vend plutôt bien et continue toujours à se vendre. Le dernier concert de la tournée Images And Words aura lieu fin Novembre en Angleterre.

L'époque "Awake"

Le groupe s'accorde alors un repos bien mérité avant de démarrer l'enregistrement du successeur de Images And Words. C'est à la fin du printemps qu'il se retrouve en studio à Los Angeles, avec Duane Baron et John Purdell comme producteurs. Awake sort début Octobre 1994. Mais c'est au mois d'Août que la terrible nouvelle tombe: Kevin Moore décide de quitter Dream Theater pour explorer d'autres horizons musicaux. Awake est un album plus sombre (le départ de Kevin Moore devait se profiler) et plus heavy que son prédécesseur. Les critiques sont moins unanimement positives que pour Images And Words. Beaucoup sont surpris que Awake ne soit pas un "Images And Words" bis. Et ils ne sont alors pas au bout de leurs surprises. Dans l'immédiat, Dream Theater doit trouver un remplaçant à Kevin Moore. Le fabuleux Jordan Rudess sera embauché pour un unique show, au Foundations Forum de Los Angeles le 9 Septembre 1994. Mais il est trop cher... Après quelques auditions, c'est Derek Sherinian, 28 ans, qui est choisi pour la tournée. Issu également de la Berklee School of Music (de la promotion d'avant les autres), il a travaillé avec KISS et Alice Cooper. Il n'a que quinze jours pour apprendre l'intégralité du set, avant le premier concert de la tournée Awake qui a lieu le 25 Octobre. Le groupe est encore parti pour plus d'une année sur la route.

L'époque "A Change Of Seasons"

Le 31 Janvier 1995, entre le dernier show de la tournée japonaise et le premier de la tournée européenne, Dream Theater squatte un petit club de jazz de Londres, le Ronnie Scott's Jazz Club, pour un concert exceptionnel, composé uniquement de reprises, en compagnie d'invités prestigieux (Steve Howe de Yes, les deux Steve (Hogarth et Rothery) de Marillion...). Au menu, un peu de tout ce que Dream Theater apprécie, de Tori Amos à Metallica, de Elton John à Led Zeppelin. En mai 95, de retour de leur tournée européenne et pour répondre à une demande pressante de leurs fans, ils passent quelques jours en studio, afin de graver le mythique morceau A Change Of Seasons pour la postérité. C'est David Prater qui se colle à la production. Et en Juin, retour en Europe pour une petite tournée d'été au cours de laquelle nous aurons droit à la primeur de A Change Of Seasons. Le disque sort en Septembre, comprenant outre A Change Of Seasons, 4 extraits de leur concert de reprises. C'est donc au final un mini-Lp de plus de 50 minutes qui voit le jour.

L'époque "Falling Into Infinity"

Au niveau des ventes, Images And Words est disque d'or aux USA (500 000 exemplaires vendus) et s'est vendu à un million au total. Awake ne fera pas aussi bien aux USA (seulement 300 000), mais se vendra mieux en Europe et au Japon, pour atteindre les 900 000 exemplaires vendus dans le monde. 1996 est une année un peu difficile... Le groupe compose, ou plus exactement continue de composer car les tournées précédentes ont été l'occasion d'écrire de nouveaux morceaux. John Petrucci et Mike Portnoy font des clinics avant une entrée en studio prévue pour le milieu de l'année. Malheureusement, le producteur retenu pour le nouvel album, Kevin Gilbert, décède. S'ensuit une période d'indécision quant au nouveau choix du producteur. Pour ne pas perdre la main, Dream Theater donne une série de 5 concerts aux USA en Décembre 1996. C'est l'occasion de présenter 5 nouveaux morceaux au public et de délivrer un show époustouflant de plus de deux heures 15 minutes! N'ayant toujours pas trouvé de producteur en Mars 1997, le groupe se planifie une petite virée de 8 shows en Europe en avril, histoire de ne pas se faire oublier. Comme en Décembre 1996, Dream Theater affirme sur scène une puissance et une maîtrise impressionnantes. Entre temps, le matériel s'accumule et c'est de plus de deux heures trente de démos dont dispose le groupe avant de finalement porter son choix, en Avril 1997, sur Kevin Shirley (Journey, Aerosmith, Silverchair)). De Mai à Juillet, toute notre équipe se retrouve en studio à New-York et le résultat arrive le 19 Septembre 1997 : Falling Into Infinity...

Malgré certaines concessions faites sous la pression de la maison de disque, qui souhaitait sortir un album abordable auprès du grand public, le succès commercial n'est pas au rendez-vous, et les fans sont déconcertés par l'orientation musicale. Il faut dire que cet album marque une certaine rupture avec les disques précédents, en incluant des éléments plus rock que metal, même si l'album contenait de nombreuses perles. Aujourd'hui, Mike Portnoy avoue avoir pensé quitter le groupe à cette époque, ou le groupe était à la fois marqué par des drames personnels, et de grosses tensions avec la maison de disques.

Cette période s'avère également être une grosse tournure dans la carrière de Dream Theater. Mike Portnoy prend deux grosses résolutions. Tout d'abord, il décide de mettre fin à ses problèmes d'alcool, sur lesquels il reviendra d'ailleurs dans la saga entamée sur Six Degrees Of Inner Turbulence, et décide également de prendre totalement en main le groupe et de mettre fin à toute influence extérieure ainsi qu'aux pressions du label.

L'époque "Scenes From A Memory"

En 1997, le label Magna Carta demande à Mike Portnoy de réunir les musiciens de son choix pour faire un album. Son dévolu se jette sur le légendaire bassiste Tony Levin (King Crimson, Peter Gabriel) et Jordan Rudess. Etant donné qu'aucun des guitaristes qu'il avait sollicités n'avait pu se libérer (son premier choix se portait sur Dimebag Darrell, le guitariste de Pantera), il demande finalement à son partenaire John Petrucci de compléter le line-up. Le groupe prend comme nom Liquid Tension Experiment et sort deux albums instrumentaux, le premier en 1998 et le deuxième en 1999. Le courant passe tellement bien entre les deux membres de Dream Theater et Jordan Rudess qu'ils finissent par lui demander de rejoindre le groupe. Malgré le talent de Derek Sherinian, ils voyaient en Jordan Rudess l'élément manquant pour parfaire le line-up du groupe.

Se basant sur les nombreuses chutes de studio de l'époque Falling Into Infinity, dont le mystérieux morceau Metropolis part II, le groupe retourne en studio en 1999 pour travailler sur un concept-album, Scenes From A Memory, qui sort à la fin de l'année. Cet album est unanimement accueilli comme un chef-d'œuvre autant pour les fans que pour la presse et permet d'imposer définitivement Dream Theater comme un groupe incontournable tant sur la scène prog que sur la scène metal. Le groupe enchaîne alors les tournées, se produisant dans des salles toujours plus grandes, devant un public de plus en plus nombreux. Le concert du 30 Août 2000 au Roseland Ballroom est enregistré et sort en cassette VHS et en DVD au début de l'année 2001. Triste concidence, l'artwork de la version triple-CD qui sort le jour de la tragédie du 11 Septembre 2001, représente Big Apple (surnom donné à la ville de New York) et surtout les deux tours du World Trade Center en feu. Le groupe et le label décident donc naturellement de retirer tous les exemplaires disponibles avant de les ressortir quelques semaines plus tard avec une nouvelle pochette reprenant sobrement le logo de Dream Theater.

Notez aussi qu'à la fin des années 90 et qu'à partir de cette période, les membres de Dream Theater se sont montrés particulèrement actifs pour ce qui est des projets parallèles. Transatlantic marquera le début d'une collaboration fructueuse entre Mike Portnoy et Neal Morse, d'abord avec Transatlantic, puis sur les albums solos de ce dernier. James Labrie n'est pas en reste puisqu'il en profite également pour sortir ses albums solos (avec le groupe Mullmuzzler), de même que John Myung qui monte des projets plus rock avec Ty Tabor, le guitariste de King's X. Nos musiciens favoris feront également des apparitions en tant qu'invités sur les albums de nombreux artistes phares de la scène progessive contemporaine, comme le "super groupe" Explorer's Club des frères Gardner (Magellan), ou encore Shadow Gallery, développant encore plus la place importante que détient Dream Theater au sein d'une scène musicale qu'il a remis au goût du jour.

L'époque "Six Degrees Of Inner Turbulence"

A la fin de l'été 2001, le groupe retourne aux Beartracks studios pour enregistrer le successeur de Scenes From A Memory. C'est également le premier album auquel Jordan Rudess contribue pleinement. Dream Theater voulait depuis longtemps sortir un double-album, ce qui n'était pas du goût de leur maison de disques. Mais cette fois-ci, ils arrivent à obtenir gain de cause, et vu la qualité de ce double album, on ne peut que se réjouir de ce fait. Six Degrees Of Inner Turbulence est digne de ce que l'on pouvait espérer d'un tel groupe. La première partie de l'album est un condensé de ce que fut jusque-là Dream Theater et de Liquid Tension Experiment. C'est à la fois très metal, très progressif et surtout, très novateur. Le second disque contient un seul et unique morceau, divisé en huit parties, basé sur un concept de la folie. Musicalement, chaque morceau illustre le chapitre qu'il représente, et au final, malgré l'alternance des parties puissantes et des parties mélodiques, cela donne un ensemble cohérent. Pour la première fois de sa carrière, le groupe se hisse au sommet de certains classements (numéro un des ventes chez Virgin en France, numéro un mondial des ventes sur internet).

Au niveau des concerts, le groupe fait un grand pas en avant. Les salles fréquentées sont encore plus grosses. Dorénavant, le groupe se produit régulièrement dans des salles comme le Zénith de Paris ou l'équivalent à l'étranger. Le groupe, qui finance lui même ses tournées, n'hésite pas à mettre la main à la poche pour améliorer la qualité de ses concerts. En plus de cela, ils offrent des concerts de plus en plus longs, approchant parfois les trois heures et se permettent même de reprendre en intégralité de grands classiques, dont les albums Master Of Puppets et Number Of The Beast de Metallica et Iron Maiden.

L'époque "Train Of Thought"

Comme c'est le cas depuis quelques années, 2003 est également une année assez chargée. Dream Theater crée son propre label, YtseJam Records, via lequel ils sortent une série d'enregistrements, des official bootlegs qui ne peuvent sortir via Elektra. Au niveau des side-projects, ça ne chome pas non plus puisque on a droit à quelques versions alternatives du dernier Transatlantic (les mix de Roine Stoilt et Neal Morse) et surtout à un double live enregistré en Hollande. On a aussi droit à l'album d'O.S.I. (Office Of Strategic Influence) qui voit la première collaboration entre Mike Portnoy et son ancien compère Kevin Moore depuis dix ans. Quant à James, il chante sur Frameshift, projet de Henning Pauly, jeune virtuose multi-instumentiste sorti de Berklee, comme le noyau dur de Dream Theater. La prestation de James y est particulièrement impressionante.

En été 2003, le groupe part en tournée avec Queensrÿche et Fates Warning, les deux autres goupes mythiques des débuts de la scène prog-metal américaine. Le nouvel album de Dream Theater, Train Of Thought sort en automne. Cet album surprend par son orientation très, très heavy, au grand dam de la frange de fans plutôt branchés prog. Cependant, ça leur permet de retrouver une certaine crédibilité au sein de la scène metal, notamment auprès des gens qui jugeaient leur musique ou trop douce ou trop cérébrale. La tournée qui suit est un énorme succès et une très grande satisfaction, notamment grace à James LaBrie qui retrouve toutes ses capacités vocales, capacités qu'il avait perdues quelques années auparavant à cause d'une indigestion qui lui avait détruit ses cordes vocales suite à des vomissements violents. Comme de nombreux grands groupes de rock l'ont fait avant eux, ils enregistrent leur prestation au fameux Budokan au Japon. Le triple CD live et le double DVD sortent en Ocobre 2004. Quelques semaines après sa sortie, le Live At Budokan est certifié DVD de platine, une première pour Dream Theater.

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L'époque "Octavarium"

Après une tournée américaine en première partie de Yes, Dream Theater commence l'enregistrement du huitième album. Cette fois, ils enregistrent au Hit Factory, fameux studio qui fermera d'ailleurs ses portes après le passage de Dream Theater. Comme c'est le cas depuis Scenes From A Memory, c'est encoe une fois Mike Portnoy et John Petrucci qui produisent l'album.

Après l'enregistrement, le groupe prend quelques mois de repos, bien que certains membres n'aient pas l'air de comprendre ce que ce mot veut dire. Mike Portnoy, toujours à la recherche d'occupation, en profite pour enregistrer les parties de batterie pour le nouvel album de Neal Morse et pour préparer la seconde série des official bootlegs. James, quant à lui, sort son troisième album solo, cetts fois-ci sous son nom, et non pas celui de Mullmuzzler. Il effectue également une tournée de quelques dates en Europe, avant d'y revenir avec Dream Theater, pour entamer la tournée de l'album Octavarium qui sort en Juin 2005. John Petrucci sort également son premier et tant attendu album solo, dont il jouera quelques extraits lors de la tounée du G3 en compagnie de Joe Satriani et Steve Vai, tournée qui sera immortalisée sur un DVD.

Le groupe surprend de nouveau, mais divise également. Après un Train Of Thought trop heavy pour certains, l'orientation d'Octavarium ne plaît pas à tout le monde, notamment à ceux qui reprochent au groupe de trop mettre en évidence leurs influences. Malgré tout, l'album reçoit un accueil favorable de la part des critiques. Jordan Rudess, plus ou moins effacé sur le précédent album, apparaît cette fois comme l'un des éléments principaux du nouveau son de Dream Theater. Le clavier tient une place très importante, et Jordan Rudess introduit même quelques passages au lap-steel guitar et au continuum.

Le groupe entame sa tournée d'été en se produisant dans des stades, en première partie d'Iron Maiden et en participant à quelques festivals en tête d'affiche. Ils tournent en Amérique du Nord en co-tête d'affiche avec Megadeth, dans le cadre du Gigantour, un festival itinérant lancé à l'initiative de Dave Mustaine, le leader de Megadeth.

Le groupe enchaine ensuite sur une tournée du type An Evening with... entre l'automne 2005 et le printemps 2006. Pour conclure en beauté cette tournée qui marque le vingtième anniversaire du groupe, ils se produisent au prestigieux Radio City Music Hall à New York. Depuis quelques mois, Mike Portnoy laissait planer une rumeur comme quoi ce concert serait très spécial. Du coup, des fans du monde entier font le voyage pour assister à l'évènement et les tickets sont vendus en quelques semaines seulement. La surprise est de taille puisque dès le second Set, le groupe est rejoint par un orchestre pour jouer intégralement le morceau Six Degrees Of Inner Turbulence et quelques classiques du groupe. Ce concert sort en CD et DVD à la fin de l'été et se hisse en tête des ventes lors de la semaine de sa sortie en détrônant Pink Floyd et en surclassant anecdotiquement Depeche Mode, le plus gros groupe du moment, qui avait sorti son DVD la même semaine. Les CDs et DVDs du Gigantour, enregistrés à Montréal sortent également en Automne.

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L'époque "Systematic Chaos"

Dream Theater continue sur son rythme effréné et enregistre le neuvième album à la fin de l'été 2006. Etant donné qu'Octavarium était le dernier album qu'ils devaient à leur label Warner/Elektra, le groupe doit se trouver une nouvelle écurie. C'est finalement Roadrunner, qui venait fraîchement de signer Megadeth, Opeth et Porcupine Tree qui décroche le contrat. Ironie de l'histoire, Warner en devient le principal actionnaire quelques semaines après la signature. John Petrucci, accompagné de Mike Portnoy, repart en tournée avec le G3, pendant que James LaBrie enregistre quelques titres pour l'album solo du batteur John Macaluso et que Jordan Rudess enregistre son nouvel album, constitué principalement de reprises des grands groupes de prog des années 70.

Ce neuvième album du groupe, Systematic Chaos, sort en Juin 2007. Le succès est là puisque l'album bat tous les précédents records du groupe et arrive même à se classer comme meilleure vente tous styles confondus dans certains pays. Globalement, l'album est un mélange de ce que Dream Theater a fait durant sa carrière. Ni trop metal, ni trop progressif, Dream Theater revient à un style plus conventionnel pour le genre. Ils enregistrement même un clip pour le titre Constant Motion, une première depuis dix ans (le dernier clip réalisé étant celui de Hollow Years, titre qui figurait sur Falling Into Infinity).

Dream Theater repart en tournée, et cette fois, le groupe se voit offrir la tête d'affiche dans certains des plus grands festivals de metal au monde, preuve de la reconnaisance du public et des professionnels. Cette tournée coincidant avec le quinzième anniversaire d' Images And Words, le groupe en profite pour reprendre intégralement l'album sur certaines dates.

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Pour la "vraie" tournée, Redemption et Into Eternity seront les deux groupes choisis par Mike pour ouvrir sur la tournée estivale américaine, alors que pour l'Europe, c'est Symphony X qui a le privilège de faire la première partie des leaders de la scène metal-prog. La tournée est couronnée de succès et affirme définitivement l'adhésion du public à la musique de Dream Theater. La biographie officielle du groupe, realisée par Rich Wilson, sort à la fin de 2008. L'ouvrage connaît un certain succès auprès des fans, bien que le prix ne soit accessible à toutes les bourses. Une version condensée, mais plus chère sortira un peu plus tard, permettant ainsi à un plus grand nombre de faire l'acquisition de ce futur collector.

En Avril 2008, Warner/Rhino, comme tout label qui vient de perdre une groupe, décide de sortir une compilation. Celle-ci, largement supervisée par Mike Portnoy, a pour titre Greatest Hit(s) (...and 21 Other Pretty Cool Songs). Ce premier best-of officiel de Dream Theater regroupe deux disques; l'un consacré à la facette "metal" et agressive, et l'autre, basé sur l'aspect plus soft et mainstram du quintet.

Peu après, Dream Theater repart sur les routes pour une nouvelle tournée, tenue sous la forme d'un festival itinérant intitulé Progressive Nation, sur lequel ils seront rejoints par Opeth, Between The Buried And Me et 3 (Three).

Roadrunner ne se sent pas en reste puisque le nouveau Label du groupe sort un double-DVD et triple-CD live, Chaos in Motion 2007–2008, à la fin de l'année. Pour cette fois, les titres ne sont pas issus d'une seule et unique date, mais de plusieurs concerts dans des pays différents; une façon de rendre hommage aux nombreux fans de tous les pays. L'accueil n'est pas aussi bon que pour les précédents lives, mais il arrive quand même à se hisser en tête des ventes dans la semaine de sa sortie.

L'époque "Black Clouds & Silver Linings "

De gauche à droite: John Petrucci, Jordan Rudess, James LaBrie , John Myung, Mike Portnoy
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De gauche à droite: John Petrucci, Jordan Rudess, James LaBrie , John Myung, Mike Portnoy

Après une pause de quelques mois, Dream Theater retrouve les studios pour l'enregistement de leur dixième album, le sixième avec le même line-up. Il a pour titre Black Clouds & Silver Linings et sort le 23 Juin 2009. Il contient l'ultime morceau de la série des "AA", ce qui laisse penser qu'on pourrait avoir droit à la série complète en live dans les concerts à venir! Comme pour Systematic Chaos, on retrouve John Petrucci et Mike Portnoy à la production, Paul Northfield comme ingé-son et mixeur, et de nouveau Hugh Syme pour l'artwork. L'accueil reçu dans les charts par cet album est le meilleur jamais reçu par le groupe.