Transatlantic - Bridge Across Forever

Un article de Dreamologie.

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Bridge Across Forever

Transatlantic



Type : Side-project

Support : CD

Nombre : 1

Année de Parution : 2001

Provenance : Allemagne

Référence : InsideOut IOMCD 066

Membre(s) du Groupe :

Mike Portnoy

Producteur : Transatlantic

Parmi tous les side-projects gravitant autour de Dream Theater, le deuxième album de Transatlantic était sans doute le plus attendu de tous cette année là. En effet, l'album précédent, SMPTe, a non seulement fait l'unanimité dans la presse, mais a aussi largement conquis le public au-delà des traditionnels amateurs de rock progressif. Le secret de Transatlantic, c'est d'avoir su associer les structures alambiquées du progressif à des mélodies imparables, très travaillées, ce qui rend sa musique digne d'intérêt pour les puristes, mais aussi pour le "grand" public qui n'y voit que du feu. Cette alchimie gagnante – et très difficile à atteindre – se retrouve parfaitement reconduite sur ce nouvel album, qui reste dans la même veine que le premier, mais avec quelques innovations, et au final, on se rend à l'évidence : Bridge Across Forever est encore meilleur que son prédécesseur. Finie, l'impression d'entendre ici le résultat d'une demo de Spock's Beard, ou là celui d'une demo de Flower Kings. Les quatre compères l'ont martelé dans les interviews : le maître mot de l'album est la cohésion, une vraie fusion des idées. Et c'est réussi ! Bien sûr, avec Neal Morse au chant, on ne peut se défaire d'une impression que certaines mélodies sonnent Spock's Beard, mais si on relativise, on peut définitivement dire qu'aucun des titres n'aurait pu être écrit par Spock's Beard (ou Flower Kings quand Roine chante). Seule la ballade "Bridge Across Forever" est une vieille demo de Neal, et bien que magnifique, ce titre comporte seulement du chant et du piano par Neal, ce n'est donc pas un vrai titre de Transatlantic. C'est uniquement parce que les trois autres musiciens ont adoré ce morceau qu'il se retrouve sur l'album. Cela dit, il permettra de souffler, car le cœur de l'album, c'est donc trois titres de 28, 15 et 25 minutes ! C'est le seul "reproche" que l'on adressera à l'album : il faut un paquet d'écoutes avant de vraiment tout comprendre… Mais une fois qu'on est "dedans", c'est l'envoûtement total. Allez, c'est parti pour une dissection par titre…

Duel With The Devil : ça commence avec une magnifique intro au violoncelle, joué par un musicien invité (Chris Carmichael). Puis le titre va prendre son envol progressivement (c'est le cas de le dire !) d'une façon très épique, on reconnaît très vite le style Transatlantic. Il faut attendre environ 5 minutes avant que le chant ne commence, avec Neal, avec des effets intéressants, nous plongeant dans une atmosphère assez sombre (on parle du diable tout de même…). La suite est une montagne russe d'ambiances différentes (passages lents, rapides, planants, mélancoliques, enjoués…) dans l'esprit du monstrueux "All Of The Above" du premier album. Le chant est beaucoup mieux réparti entre Neal et Roine. Mais la meilleure surprise provient de l'utilisation du saxophone (par un autre musicien invité, Keith Mears), et d'une chorale féminine (The "Elite" Choir, nous n'en savons pas plus), qui donnent à certains passages un côté soul absolument irrésistible. Cela sert tellement bien la mélodie qu'on se demande quel autre groupe aurait pu si bien sentir un truc pareil… Ce titre est de loin le plus difficile à digérer, mais les enchaînements sont bluffants (mention spéciale à Mike), ce qui rend le morceau un peu plus cohérent que "All Of The Above".

Suite Charlotte Pike : le plus court des trois gros morceaux… 15 minutes ! Mais une vraie perle à vrai dire, et logiquement, c'est le titre sur lequel la plupart devrait accrocher le plus vite, pour tous ceux qui ont aimé ou aiment toujours les Beatles. Car le groupe l'avait dit, cette "suite" est bien un enchaînement d'idées de morceaux très pop, extrêmement 70's. Le titre démarre par une jam funky de 2 minutes (interrompue une fois où Mike en profite pour placer un "wassup!?"), qui sert de fondation au premier sous-titre, "If She Runs". Les chœurs sont déments, le chant lead passe entre chaque musicien, les paroles sont loufoques (Mike en profite pour placer un "…missing my Max and Melody", ses deux enfants). L'enchaînement sur "Mr. Wonderful" est tout à fait naturel. Cette partie sonne, pour une fois, plutôt Flower Kings, influencé Genesis. "Lost And Found pt.1" et "Temple Of The Gods" s'enfoncent plus loin dans le délire, avec des sons de claviers très datés issus directement du début des 70's. Rythme soutenu en tapant dans les mains, paroles hilarantes… Cela ne m'étonnerait pas que vous vous surpreniez à chanter cette partie sous votre douche, tellement sa bonne humeur est communicative. Avec cette suite, le groupe s'est vraiment fait plaisir, tout en laissant l'aspect technique de côté. Tout le monde chante, et c'est là qu'on entendra le plus Mike chanter, surtout dans les chœurs, et force est de constater que sa voix devient de plus en plus agréable.

Stranger In Your Soul : Sans doute le bijou ultime (pour le moment ?) de Transatlantic, dans le sens où c'est le titre le plus cohérent (il se disperse moins que "All Of The Above" ou "Duel With The Devil"), et le plus surprenant. Cette fois, pas de montée en puissance, mais une intro bien dynamique basse/batterie qui attaque direct. Un puissant orgue Hammond suit, et le chant ne tarde pas à venir ; on n'attend pas 5 minutes cette fois. Tout le monde se passe le chant, avec une participation de Pete Trewavas beaucoup plus importante au lead. La partie "Hanging In The Balance" en surprendra plus d'un avec ses riffs très heavy et vraiment inhabituels chez Transatlantic. Quand j'en ai fait part à Mike quelques jours après la convention, il me disait que ce titre était justement le seul ayant une veine un peu Dream Theater de temps à autre… Pas faux ! On enchaîne ensuite sur "Lost and Found pt.2" qui est en effet une reprise du thème présent dans "Suite Charlotte Pike". Puis suit une partie instrumentale des plus folles, où Roine, sur un tempo infernal, pète les plombs à la guitare en abusant du vibrato et de du slide. Inattendu et jouissif ! Pete est très actif à la basse, jusqu'à nous glisser un petit solo bien senti. Les breaks sont remarquablement construits, beaucoup plus élaborés que d'habitude, et Mike est à la fête. D'ailleurs, il groove sévère notre bonhomme, et nul doute que ce side-project aura encore accru ses capacités. Des mélodies épiques, concoctées par Neal à coup sûr (il a vraiment la classe pour conclure des morceaux interminables) finissent en beauté ce titre, violon à l'appui.

Sébastien Demay, in Your Majesty n°31


Sommaire

Musiciens

  • Neal Morse: Claviers, Orgue Hammond, Chant lead
  • Mike Portnoy : Batterie, Choeurs
  • Roine Stolt : guitares, Mellotron, Chant
  • Pete Trewavas: Basse, Choeurs

Musiciens additionnels

  • Chris Carmichael - Cordes
  • Keith Mears - Saxophone
  • The "Elite" Choir - Choeurs


Tracklisting

  1. Duel With The Devil
    1. motherless children
    2. walk away
    3. silence of the night
    4. you're not alone
    5. almost home
  2. Suite Charlotte Pike
    1. if she runs
    2. mr. wonderful
    3. lost and found pt. 1
    4. temple of the gods
    5. motherless children / if she runs (reprise)
  3. Bridge Across Forever
  4. Stranger In Your Soul
    1. sleeping wide awake
    2. hanging in the balance
    3. lost and found pt. 2
    4. awakening the stranger
    5. slide
    6. stranger in your soul


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